La performance est un terme devenu courant. Lorsqu’on évoque cette notion, la première chose qui nous vient à l’esprit reste la performance olympique d’un athlète franchissant une ligne blanche dans un état second, exaltant le dépassement de soi. Mais la performance est un terme complexe qui dépasse largement les frontières de la dimension sportive. Le lien qui va nous intéresser aujourd’hui est celui qu’on pourrait établir entre « performance sportive », celle que je connais bien car elle régit ma vie depuis de nombreuses années et « performance économique », notion tout aussi passionnante que j’ai découvert ces dernières années au contact du monde professionnel. Sport et entreprise : une symbiose parfaite ? Voyons cela.
Sport de haut niveau : la quête historique de la performance
Le sport de haut niveau désigne l’excellence sportive et la pratique en compétition à niveau national et international. Le sportif de haut niveau est donc un athlète évoluant au sommet de sa discipline dans une fédération sportive reconnue par l’Etat.
Chaque athlète est le fruit d’une formation, d’un formatage même oserais-je dire. Pour permettre à leurs protégés d’atteindre un tel niveau, les entraîneurs sportifs mettent en exergue toute l’expertise spécifique de leur discipline en s’appuyant sur les sciences du sport : la physiologie de l’effort, la biomécanique, la pédagogie, la psychologie, la préparation mentale, la nutrition, l’analyse vidéo etc…
Depuis l’antiquité ou plus récemment depuis la rénovation des Jeux Olympiques en 1896 (on dit merci à Mr de Coubertin), en passant par toutes les évolutions techniques, technologiques ou scientifiques, l’expertise de la quête de la performance sportive est devenue absolument colossale.
Dans le monde entier, et depuis de multiples décennies, tous les pays ont déployé des énormes moyens dans cette quête de la performance, souvent instrumentalisée à des fins politiques.
Le sport est devenu le symbole absolu de la performance. Les progrès en matière d’entraînement et les records du monde qui sont battus chaque année témoignent de la recherche qui continu d’être réalisée et d’irradier tous les sportifs de haut niveau de la planète.
En bref, en matière de réflexion relative à la performance, s’entretenir avec un entraîneur de haut niveau ne s’apparente peut-être pas à une ineptie.
Entreprise : le regard tourné vers la performance sportive
Et pendant tout ce temps là, l’économie n’a cessé elle aussi de se développer et de nourrir le monde de ses inventions, productions et autres services.
Depuis la seconde Guerre mondiale et le développement exponentiel du capitalisme, le monde économique est soumis à des contraintes, des obligations de résultats, des pressions financières grandissantes.
Pour exister, survivre et surtout réaliser des profits de plus en plus imposants dans un monde régi par la concurrence, les entreprises se voient contraintes d’optimiser leurs méthodologies de gestion, d’exploitation, de management. La notion de performance apparaît soudainement comme incontournable ; le business devient une compétition.
L’entreprise va alors s’intéresser aux méthodologies du sport de haut niveau pour améliorer son rendement et son efficacité jusqu’à s’approprier complètement des notions comme la maîtrise de soi, la maîtrise des émotions, la gestion du stress, la concentration, la détermination, la cohésion de groupe, la persévérance. Un champ lexical qui était au départ propre à la haute compétition sportive. Le plagiat du siècle ?
L’ancêtre du manager d’entreprise d’aujourd’hui, c’est le coach sportif d’ hier, au sens initial et anglais du terme, qu’on pourrait définir comme « entraîneur d’équipe ».
En terme de gestion humaine en vu de la performance, l’entraîneur sportif est donc la référence ultime. N’oublions pas qu’historiquement et antérieurement au sport de haut niveau, il y avait l’armée, dont le sport de haut niveau s’est d’ailleurs énormément inspiré pour construire sa pédagogie et sa structure.
C’est donc à ce moment là que la fusion a lieu, lorsque l’entreprise réalise qu’elle peut être nourrie par l’expertise du sport de haut niveau. Et depuis ce jour, existe une relation d’échange et d’affection réciproque entre ces deux univers, qui au départ n’étaient pas forcément destinés à se donner la main…
Conclusion
A la vue de cette très succincte analyse, on comprend mieux comment ces deux mondes en sont arrivés à devenir si proches.
Aujourd’hui, l’entreprise a besoin de l’expertise historique du sport de haut niveau pour optimiser ses résultats.
Quand au sport de haut niveau, l’entreprise lui offre une vitrine de promotion formidable pour mettre en avant ses valeurs qui continuent d’être une source d’inspiration pour des milliards d’être humains à la surface du globe.
J’invite donc les dirigeants d’entreprises à s’intéresser de plus près aux sciences du sport et à faire partager cette expertise inspirante à leurs salariés, managers ou collaborateurs.
Nous sommes tous religieusement soumis au même culte : celui de la performance.
Matthieu Verneret
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