Mes mentors
Tout au long de mon parcours, j’ai eu la chance d’être guidé et inspiré par des mentors. Immersion dans mon univers spirituel.
Jiddu Krishnamurti (1895-1986)
Qui est-t-il ?
Krishnamurti est un sage indien qui a voyagé à travers le monde toute sa vie pour tenir des conférences et créer des écoles. S’adressant à un large public et engageant le dialogue avec des leaders religieux, des scientifiques, des auteurs, des professeurs et des psychologues, il a toujours prôné la résolution des conflits et de la violence du monde par le changement des individus, une transformation provenant de leurs propres observations, sans la médiation d’une quelconque religion.
Ce qu’il m’a apporté
J’ai découvert et commencé à lire Krishnamurti à l’âge de vingt ans, sous l’influence de mon père et d’un autre de mes mentors pour qui il était une grande source d’inspiration, Bruce Lee. En pleine construction intellectuelle, Krishnamurti m’a permis d’obtenir des réponses à des questions existentielles fondamentales : « Dieu », « le bonheur », « la souffrance », « l’amour ». J’ai été bouleversé par ces mots, par sa clairvoyance, par sa force morale, par la violence de sa vérité parfois… Je me suis totalement senti en phase avec sa manière de regarder le monde, un regard à la fois sombre et bienveillant. En août 2012, touché par la maladie, j’ai passé un mois en Corse où j’ai lu Krishnamurti chaque jour, seul sur la plage. Il m’a donné la force et le courage de reprendre ma vie en main. Il m’a guidé.
Ses œuvres clés : Les livres : « Journal », « Le sens du bonheur », « A propos de Dieu », « Le réveil de l’intelligence »
Bruce Lee (1940-1973)
Qui est-t-il ?
L’œuvre de Bruce Lee est immense et bien souvent inconnue du grand public qui a tendance à la réduire à l’image stéréotypée d’un acteur excentrique. Bruce Lee est un acteur chinois, réalisateur, producteur, scénariste, philosophe et expert en arts martiaux. Bruce Lee grandit à Hong-Kong où il débutera la pratique du Kung Fu à l’âge de treize ans. Plus tard, il s’installera aux Etats-Unis pour faire des études de philosophie. La première partie de sa carrière sera consacrée à l’enseignement des arts martiaux. Par la suite, il va se mettre une idée en tête : divulguer sa philosophie au monde via le cinéma. Mais à une époque où le racisme anti-chinois sévit à Hollywood, on ne lui donne pas sa chance. C’est de retour en Chine qu’il deviendra une icône populaire prônant la noblesse du peuple chinois dans ses films tout en révolutionnant le cinéma d’action en étant le premier au monde à produire des scènes de combat de cette intensité et de ce réalisme. Sa doctrine : l’art doit mener au développement de la personnalité et à l’optimisation de toutes les facultés physiques, cognitives et intellectuelles d’un individu tout en le délivrant dans le même temps de tous dogmes et toutes formes de sectarismes. On ressent bien dans cette philosophie l’influence de son maître penseur, un certain Jiddu Krishnamurti. Hollywood ne tardera pas à reconnaître son erreur et à lui proposer une super production « Enter the dragon » (Opération dragon) qui fera de Bruce Lee une star planétaire. Succès qu’il ne connaitra pas ; emporté par la mort une semaine avant la sortie du film.
Ce qu’il m’a apporté
Je connaissais Bruce Lee, l’acteur, comme tout le monde depuis l’enfance mais je ne me doutais pas de l’influence et du rôle majeur qu’il avait joué dans les arts martiaux. En passant mon diplôme d’enseignant en 2004, à un moment où je tentais de me construire en tant que professeur de karaté, j’ai étudié son histoire, sa philosophie et la méthode de combat qu’il avait créé : le Jeet Kun Do. Ce fut une révélation, Bruce Lee m’a apporté un recul sur l’approche des budos modernes et m’a permis de comprendre véritablement l’essence des arts martiaux. Au delà de cette compréhension, ce qui m’a bouleversé dans l’enseignement de Lee, c’est la spiritualité qu’il a insufflé à sa vie et la colossale détermination qui lui a permit d’accomplir une véritable œuvre en si peu de temps, il est mort à trente-trois ans. Bruce Lee m’a donné le contraste intellectuel pour m’affirmer en tant que professeur d’art martiaux malgré mon jeune âge au moment de débuter. En outre et comme ce fut le cas pour des millions d’anonymes à la surface du globe, il m’a transmis son courage et sa rage de vivre, lorsque je pose un genou à terre, je pense à lui, et me redresse aussitôt…
Ses œuvres clés : Les livres : « Pensées percutantes », « Tao du Jeet Kun Do ». Le film « Opération Dragon » (Enter the dragon)
Muhammad Ali (1942-2016)
Qui est-t-il ?
Cassius Clay, de son nom de naissance, était un boxeur champion du monde des poids lourds originaire de Louisville dans le Kentucky. Il est considéré comme un des plus grands boxeurs de tous les temps. Sa carrière sera marquée par de nombreux événements d’ordre politique. En 1965, il rejoindra la Nation of Islam devenant Muhammad Ali. Il sera par la suite condamné et privé de licence pour refus d’incorporation à la Guerre du Vietnam avant de redevenir champion du monde des poids lourds par la suite. Ali était un être mystique qui a transcendé les limites du possible. Ali avait une foi immense, il ne combattait pas pour lui mais pour Dieu, ce qui lui a donné une force inestimable tout au long de sa carrière. Il s’éteint en 2016, atteint depuis de nombreuse années par la maladie de Parkinson.
Ce qu’il m’a inspiré
Ali m’a inspiré par son courage sur le ring, son abnégation et ses convictions spirituelles qu’il n’a pas hésité à faire passer avant sa carrière. Il a utilisé sa notoriété pour servir les causes qui lui tenaient à cœur, notamment le racisme et la place des afro-américains dans l’Amérique des années 60,70, cause pour laquelle j’ai toujours eu une grande sensibilité. L’anecdote qui me marqua relate une scène qui a eu lieu dans les vestiaires avant le match contre Forman en 1974 où Ali était annoncé perdant. Le silence était pesant, toute son équipe était accablée et terrorisée à l’idée de cette défaite annoncée. Ali prit la parole d’un ton grave : « Vous avez peur, ne vous inquiétez pas mes amis, je vais danser sur le ring ce soir, je danserai et tout ira bien ». L’image de cette scène me procure une profonde émotion et me donne de l’espoir.
Ses œuvres clés : son championnat du monde des poids lourds à Kinshasa contre George Forman en 1974 (« The rumble in the jungle ») ; son championnat du monde des poids lourds à Manille contre Joe Frazier en 1975 (« Thrilla in Manila »).
Damien Dovy
Qui est-t-il ?
Originaire de Lyon, Damien Dovy est un des plus grands karatékas de l’histoire du karaté mondial : deux fois champion du monde, vainqueur de la coupe du monde et quatre fois champion d’europe. En 2002, il reprend la tête du mythique club lyonnais « l’International Karaté Club », ancien club de Dominique Valera dans les années 70. Damien Dovy a la caractéristique d’avoir réalisé un exploit totalement ahurissant à la fin de sa carrière. Evincé de l’équipe de France en 1998, il ne supportera pas cette mise à l’écart qu’il juge totalement injuste. Il entamera par la suite un processus pour obtenir la nationalité du Benin, pays d’origine de son père. En 2000, le français Cecil Boulesnane devient champion du monde des super-légers. Mais au championnat du monde de Madrid, deux plus tard, Damien participe à la compétition sous les couleurs du Benin, il a 36 ans. Et l’impossible arriva, Dovy se retrouva en finale contre le combattant français. Dans un état de grâce, il survola le combat et redevint champion du monde. Consacré meilleur combattant du tournoi, il aura eu sa revanche…
Ce qu’il m’a enseigné
Damien est mon professeur et mon ami depuis l’année 2002, date à laquelle j’ai rejoins l’IKC. Il m’a pris sous son aile alors que j’avais seize ans et que j’étais un adolescent en recherche d’identité. Damien m’a entraîné chaque jour, pendant de nombreuses années, il m’a enseigné son art et a fait de moi un combattant de niveau national. Sur le tatami, Damien m’a appris à souffrir, à me dépasser, à trouver en moi les ressources mentales nécessaires au combat de karaté. A mes coéquipiers et moi, il nous a enseigné que la performance résidait dans le mental et la stratégie de combat.
« La performance, c’est un positionnement intellectuel. » D.Dovy
Gilles Verneret
Qui est-t-il ?
Gilles Verneret est un photographe, galeriste, astrologue et écrivain lyonnais. Il débuta en tant que photographe en prenant de nombreux clichés du quartier de la Croix-Rousse des années 70 à Lyon. Il créa en 1998 la galerie de photo contemporaine « Le bleu du ciel » située rue des Fantasques dans les pentes de la Croix-Rousse et dirigea le festival « Lyon Septembre de la Photographie » pendant de nombreuses années. Astrologue et conseillé en relations humaines, il fonda aussi une académie « Le petit collège de l’astrologie » où il forma des centaines d’élèves. Depuis 2012, il est à la tête d’une école de photographie « Bloo Ecole » toujours dans le quartier de la Croix-rousse qu’il n’a jamais quitté. Gilles Verneret a consacré sa vie à la photographie et à l’art en général. Il a pris des photos dans le monde entier et a réalisé de très nombreuses expositions. Passionné de littérature et de cinéma, il voue une attention particulière aux indiens d’Amérique, peuple pour qui il a toujours eu une profonde fascination au point de lui consacrer une exposition dans sa galerie, « The way back », en 2017.
Ce qu’il m’a transmis
Gilles Verneret est mon père. Il étudiait l’esprit du budo japonais au moment de ma naissance, ce qui le conduira quelques années plus tard à me faire débuter le karaté, discipline dans laquelle il va, aux cotés de ma mère Marie-Jeanne, me pousser à persévérer toute mon enfance. A l’âge adulte, mon père m’a sensibilisé sur l’importance de la spiritualité, de l’art et de la beauté, notion qu’il ne dissociera jamais de la lumière dans sa conception de la photographie. Il m’a conduit à J.Krishnamurti qui deviendra mon mentor. Dans les moments critiques de ma vie, comme dans le cadre de ma maladie en 2012, il m’a offert un soutien philosophique fondamental. Eloigné des aspects matériels, mon père a un don, celui de voir la beauté à la surface de la terre et d’aiguiller les gens sur leur chemin. Comme il l’a fait pour moi en 1991 en me conduisant sur ma voie (« do » en japonais). Son fils est fier de lui…
Issus du monde du cinéma, de la musique ou du sport, voici d’autres grandes personnalités qui m‘ont inspiré :
S.Kubrick R.Charles U.Bolt S.Lee
M.Jackson A.Kechiche A.Jacquet J.C Van Damme
M.Tyson Akhenaton H.Plée