Les protéines en poudre : complément alimentaire ou dopage ?

Que vous soyez sportif confirmé, débutant en musculation ou bien même « sportif du dimanche » qui se rend à la salle une fois par mois, vous avez forcément aperçu de près ou de loin ces fameuses protéines en poudre blanche. Vendues dans des gros pots en plastique customisés avec des étiquettes colorées au marketing puissant et agressif, ces protéines en poudre font beaucoup parler d’elles. Chacun y va de son avis : dopage, tricherie, inutile, magique, dangereux… Une mise au point s’impose.

Avant de commencer, définissons ensemble la notion de dopage.

Qu’est ce que le dopage ?

En France, le dopage est défini par la loi comme l’utilisation de substances ou de procédés de nature à modifier artificiellement les capacités d’un sportif. Font également partie du dopage les utilisations de produits ou de procédés destinés à masquer l’emploi de produits dopants. Il existe donc une liste des substances dopantes mise à jour chaque année.

Aucun produit, médicament ou complément alimentaire vendu en France et ne comprenant pas dans sa composition une des substances inscrites dans la liste officielle ne peut être considéré comme un produit dopant.

Revenons à notre fameuse protéine en poudre qui fait le bonheur des pratiquants de musculation et surtout des fabricants car elles sont devenues extrêmement populaires et très largement utilisées dans le monde de la musculation et du fitness. Aujourd’hui, de très nombreux sportifs consomment chaque jour des protéines en poudre. On en trouve dans de très nombreux commerces : pharmacies, boutiques spécialisées en compléments alimentaires, magasins de sport, même le célèbre et familial « Decathlon » en propose dans ces rayons !  Sans parler des centaines de sites internet qui nous offrent la possibilité de recevoir nos poudres directement à la maison.

Selon les vendeurs et les fabricants, les protéines en poudre nous permettraient de prendre de la masse musculaire, ce qui représente une véritable aubaine pour tous les sportifs qui sillonnent les salles de musculation en rêvant d’un corps musclé et massif à exhiber sur les plages, l’été venu. Et oui, on a tous le même fantasme messieurs. De ce fait, les protéines sont majoritairement consommées par des hommes.

Consommer des protéines en poudre paraît tout à fait anodins à certains, pour d’autres, c’est carrément du dopage : les protéines feraient gonfler les muscles artificiellement. Enfin, d’autres y voient un espoir de croissance aussi rapide que facile. Mais que se cache dans ces pots ?

Qu’est-ce que les protéines en poudre ?

Je vais sûrement en décevoir plus d’un en brisant ce mythe mais il n’y a absolument rien de magique dans les pots de protéines et absolument rien de dangereux. Et encore moins de substances dopantes à l’intérieur…

Les protéines en poudre que l’on trouve couramment sont, pour la plupart, du lait en poudre un peu amélioré.

Il s’agit en fait d’un lait en poudre semblable à ceux que l’on peut trouver dans n’importe quel supermarché (vous savez ceux que nos grands-parents utilisent le matin), auquel on a apporté quelques petites améliorations. Je pense que beaucoup vont se sentir un peu bêtes en lisant ça… Vous avez été bernés par le marketing de haute volée qui entoure ce business et par les photos d’athlètes bodybuildés présentes sur les pots ! Avant de crier au loup, commencez par lire les étiquettes, et vous n’y trouverez aucune des substances inscrites sur la liste des produits interdits. De ce fait, les protéines en poudre ne sont donc bien évidemment pas des produits dopants.

Comment sont-elles fabriquées et que contiennent-t-elles ?

Le processus de fabrication des protéines en poudre est très simple. Premièrement, on retire l’eau du lait classique, ce qui fournit le lait en poudre basique. Outre des protéines, ce lait déshydraté contient également des graisses et du sucre, en particulier du lactose. Ces glucides et ces lipides sont retirés le plus possible afin de retrouver majoritairement des protéines dans le lait en poudre. Grâce à ce processus d’extraction, la part des protéines peut monter jusqu’à 80%, voire 95% pour les poudres microfiltrées. Pour finir, un édulcorant est ensuite rajouté afin de fournir au produit un goût agréable (vanille, chocolat…). Les protéines en poudre sont prêtes. Il n’y a donc rien de miraculeux ni d’étrange dans tout cela. Ni bon ni mauvais génie ne risque de sortir de ces boîtes ! 

Il existe différents types de protéines en poudre qui varient selon leur composition et les effets recherchés :

– La Whey protéine :

Il s’agit de la protéine la plus connue et la plus utilisée. La whey désigne en fait la protéine de lait, plus précisément le lactosérum, qui compose 20% du lait. Il s’agit donc de la formule de base à partir de lait classique. La whey est la protéine la plus populaire et la plus efficace car le lactosérum possède une très haute qualité biologique : elle est la protéine dont les acides aminés sont les plus assimilables par l’organisme humain. De ce fait, elle favorise l’anabolisme musculaire, c’est-à-dire la prise de masse.

– Les gainers :

Les gainers sont des protéines en poudre auxquelles on a rajouté des sucres dans le but d’apporter un maximum d’énergie et favoriser la prise de poids. Ils apportent un apport calorique conséquent et sont donc utilisés dans le cadre de programmes intenses de prise de volume musculaire.

– Les autres formes de protéines : 

la caséine, les protéines d’œufs, les protéines de soja…

Et la créatine dans tout ça ?

La créatine est un acide aminé, qui est couramment utilisé en musculation dans le but de favoriser les performances musculaires, la récupération et la prise de masse. On la trouve sous forme de complément alimentaire, en gélule ou en poudre. Elle est parfois ajoutée dans la composition des pots de protéines en poudre.

La créatine n’est pas un produit inscrit dans la liste noire des dopants. Consommée correctement, elle n’est absolument pas dangereuse pour la santé, on la trouve en vente libre dans de nombreux commerces et pharmacies.

Conclusion 

A travers cet article, je vous ai démontré que les protéines en poudre n’étaient en aucun cas des produits dangereux, interdits ou encore dopants. Il s’agit de simples compléments alimentaires.

Leur utilisation est couramment répandue dans le monde de la musculation et du fitness car l’augmentation des apports protéiques est un élément nutritionnel incontournable dans le but d’augmenter le volume musculaire.

Dans l’univers du culturisme, le dopage reste une évidence et un fléau. Les athlètes ont fréquemment recours à des substances anabolisantes comme des stéroïdes. Mais ce type de comportement, qui implique de se fournir des produits interdits par la loi, ne peut être en aucun cas assimilé à la consommation de protéines en poudre.

La consommation de protéines en poudre, même si elle reste sans risque et parfaitement autorisée, est à l’image d’un vrai phénomène de société : ce que l’on appelle aujourd’hui « les conduites dopantes ».

En effet, les experts parlent aujourd’hui de conduites dopantes en référence aux comportements qui consistent à faire appel à des molécules dans le but d’améliorer ses performances, qu’elles soient d’ordre sportif (on parle alors de dopage pour le sport de haut niveau), intellectuel (préparation aux examens, mémoire…), sexuel (aphrodisiaques) ou encore social (alcool, boisson énergétique pour faire la fête toute la nuit).

N’oubliez pas que la complémentation alimentaire ne vous dispense pas d’avoir une alimentation saine et suffisamment riche, ce qui consiste la vraie base de la santé et de la performance.

 Matthieu Verneret

Références :

Guide des compléments alimentaires pour sportifs – F.Delavier, M.Gundill – édition Vigot 2007 ; Dictionnaire des APS – J.FERRE, B.PHILIPPE, P.LEROUX, B.SANOU – édition Amphora 1998 ; Sport et Vie Hors-Série N°38.